Imaginez… Vous êtes invité chez votre cheffe pour la première fois.
Avec votre mec et vos deux enfants.
Vous avez prié tous les saints, allumé un cierge et soigné votre karma par quelques bonnes actions pour vous assurer qu’ils se tiendraient bien, tous les trois.
Mais cinq minutes viennent à peine de passer et votre dernier a déjà cassé un jouet. Puis il a griffé au visage le fils de votre cheffe. Avant de vider un tube de rouge à lèvres aux quatre coins de la chambre de l’aînée.
On vous assure que “ce n’est pas grave”. “Qu’on en rira”. Mais vous n’y êtes plus. Votre fille pleurniche ou râle, au choix, tout l’après-midi. Votre compagnon ne se rend compte de rien, lui, il n’a pas encore terminé ni son lot d’histoires à raconter, ni son stock d’avis à donner.
Ah au fait, moi, c’est Sarah ! Je suis la collègue de Laurence. Dans cet article, je vous raconte ce qui se passe dans ma tête au moment où je vis cette situation et je vous donne quelques conseils concrets pour vous en sortir avec dignité !
Tandis que le fiasco se poursuit, vous pensez déjà à ce que pourra bien raconter votre cheffe à vos collègues à propos de votre famille.
A ce que vous avez bien pu rater dans l’éducation de vos enfants pour qu’ils soient si ingérables.
A la manière dont vous comptez bien serrer la vis dès ce soir et pour les prochaines semaines.
Au fait que vous auriez dû tout simplement refuser l’invitation, ou au moins la prévoir post-sieste.
Au choix, vous pourriez alors :
1. Attacher vos enfants à leur chaise à table (et faire preuve de beaucoup de force de caractère pour ignorer leur contrariété) ;
2. Hurler de toutes vos forces (seule aux toilettes ou devant tout le monde, selon votre degré d’énervement) ;
3. Prétexter une migraine atroce pour lever le camp l’air de rien et foutre tout le monde au lit (peu importe qu’il soit 17h) ;
4. Avorter directement l’après-midi en mettant tout le monde dans la voiture, laisser votre compagnon prendre le relais et partir vous ressourcer chez vos parents.
Ou…
Lâcher prise et revenir dans le moment présent.
Il parait qu’il y a un incroyable potentiel de bonheur inexploité derrière ce concept très simple de “vivre dans le moment présent”.
Profiter de ce qu’on a là, maintenant, plutôt que de se disperser dans les souvenirs, les peurs, les projections, à amplifier des petits problèmes qui n’en sont finalement pas, jusqu’à créer du stress voire de la panique. Vivre dans le moment présent, c’est avoir confiance en la vie. Accepter plus facilement ce qui est. Devenir moins impulsif et sur la défensive.
Maiiiiis c’est évidemment bien plus facile à dire qu’à faire. Pour y arriver, il faudrait finalement faire comme nos enfants : ne se soucier ni du passé ni du futur, dans l’unique but de prendre du plaisir là, tout de suite. Sauf que vos enfants ne vous semblent pas particulièrement des exemples à suivre à l’heure actuelle !
Comment redevenir un enfant tout de même ?
En sploutchant.
En quoi ?
Sploutcher, verbe tout à fait inventé caractérisant l’action de tremper quelque chose, onomatopisant une interaction avec l’eau ou quelque chose d’humide ou qui explicitera un geste qui pourrait faire ce genre de bruit étrange.
Et donc ?
Non, je ne vais pas vous conseiller de respirer calmement par le ventre. Ni de faire de la méditation. Enfin, vous pouvez toujours, mais l’idée est plutôt de vous donner des idées un peu plus originales et sympas pour vous obliger à profiter du présent pleinement.
Courez chercher le slime…
Ou la plasticine de vos enfants et enfoncez vos doigts dedans. Sploutch. Faites des petits boudins, des petits gâteaux, des fleurs, qu’importe, tant que vous vous concentrez sur le contact relaxant de vos doigts avec cette pâte colorée.
Enfilez vos bottes !
Sploutch (il faut un peu d’imagination, mais ça peut le faire). On met ses baskets ou ses bottes, et on sort se promener. Sautez donc dans les flaques comme Peppa Pig et sa famille, perdez-vous sur des chemins peu empruntés, émerveillez-vous de la couleur des arbres, des multiples champignons, de l’odeur des pins, du chant des oiseaux, de la mélodie du vent dans les arbres, de la foulée d’une biche ou d’un marcassin au loin.
Ecrivez !
Déversez le flot (sploutch) de vos pensées au téléphone avec un ami, ou sur papier. Ecrivez tout ce qui vous passe par la tête, laissez couler, puis tournez la page. Vous êtes désormais une page blanche !
Jouez !
Sploutch sploutch dans l’eau avec vos enfants. Sploutch, étalez toutes vos cartes sous le regard dépité de votre adversaire.
Sploutch, déversez vos chiffres dans une grille de sudoku, vos lettres dans un mot croisé ! Faites donc comme vos enfants : ne pensez plus et amusez-vous ! Enfin, peut-être pas en utilisant du rouge à lèvres pour repeindre les murs…
En “sploutchant”, vous appréciez votre vie telle qu’elle est à ce moment présent, en étant ouvert et curieux à ce qui se passe autour de vous. Quitte à faire fi de ce qui pourrait sembler déplaisant pour n’en retenir que le positif. Cette histoire de rouge à lèvres, n’est-ce pas justement le bon moment pour revoir la décoration de la chambre de son aînée ? 🙂
Sarah Janssens,
Sploutcheuse pro et collègue de Laurence
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