Si vous êtes pressé ou si vous avez déjà confiance en vous, spoiler alert, la réponse brève à cette question est “oui”.
Si vous cherchez des astuces pour prendre confiance en vous, si vous êtes curieux de nature ou si vous êtes dans un état d’esprit plutôt jouette, lisez donc ce qui suit.
Est-ce que spoiler la fin permet de gagner en confiance en soi? La réponse looooongue à cette question fatale vous attend ci-dessous !
Doit-on toujours aller de l’avant ?
Un jour, j’animais un workshop de coaching avec ma collègue et amie photographe Stéphanie Lemmens. Lors de nos workshops consacrés à la confiance en soi, Steph permet à chacun d’oser être soi et de vaincre sa timidité devant l’objectif. Une fois la photo prise, chaque participant gagne ensuite en confiance en utilisant cette photo car, il faut le dire, entre le travail de Stéphanie et une photo mal cadrée, prise une fin d’après-midi en terrasse après 1 gin to et sur laquelle il reste toujours un morceau du bras du pote qui était juste à côté, il n’y a … pas photo. #haha !
De mon côté, lors de ce workshop consacré au thème de la confiance, je tenais mon rôle de coach. Concentrée sur les ombres inconscientes des participants et soucieuse de les guider vers plus de confiance en soi, peu à peu. En l’occurrence, au moment du premier round de présentation, je m’apprêtais juste à hocher de la tête en silence avec un visage concerné, émettre un petit “hmm hmmm” bienveillant, voire à pincer les lèvres en mode “je te comprends”. Nous en étions aux présentations, au premier round de parole, celui où chacun s’exprime librement, sans interaction avec les autres et en mode “je vide mon coeur”.
A ce stade, le client n’est pas toujours sûr de lui. C’est ce genre de moments où l’on ose avouer en public qu’on aimerait être plus heureux, qu’on a besoin de faire un bilan, de cesser d’avoir peur, de limiter les pensées négatives… Les introvertis rougissent parfois un peu au moment de prendre la parole, les extravertis aussi d’ailleurs. Vous voyez?
Bref, après la première prise de parole, tandis que je faisais ma tête de coach concernée, visage légèrement incliné vers la gauche, lèvres pincées, mains posées sur les genoux, attentive et silencieuse (je peux caricaturer, je parle de moi !), Steph s’écrie un truc du genre, méga optimiste, invitant à aller de l’avant: “Mais tu sais, c’est ce que tu penses de toi, mais c’est sûûûûûûr, les autres ne te voient pas comme ça, d’ailleurs, c’est possible de croire en ses points forts, et puis le regard des autres on s’en fout, et en plus, c’est justement pour ça qu’on va faire une photo, tu vas voir… etc etc…”. #spoiler #spoiler #spoiler
C’était notre premier workshop ensemble. A mon regard, elle a compris qu’elle venait de spoiler la fin. Pincée au départ, ma bouche avait certainement dû s’ouvrir de stupéfaction. Je n’avais pas anticipé que Steph n’était pas habituée aux tours de parole de début de workshop et qu’elle ne maîtrisait pas l’attitude coach, le visage inclinée et les lèvres pincées, les yeux légèrement plissés et le tout en hochant doucement la tête. (Note pour plus tard: penser à prévenir mes collègues de ce que je compte faire précisément).
En réalité, il n’y avait rien de mal fait. C’est juste marrant de se rappeler de cette anecdote, surtout qu’elle représente le début d’une looooongue série de collaborations (et de spoilers qui vont avec).
Quelles conclusions provisoires à cette histoire?
1. Dans certains cas, spoiler la fin n’est pas très grave. #lâcherprise
2. Dans d’autres situations, spoiler la fin ne permet pas de vivre pleinement l’expérience. On a tous connu un pote qui a déjà vu le film et qui cite les répliques avant qu’elles arrivent (voire on a tous déjà regardé un dessin animé avec un enfant de 5 ans) ? #spoileralert #rumeurs #fakenews
3. Sans être perfectionniste pour autant, la préparation, c’est parfois top pour éviter certaines embrouilles.
4. Enfin, il arrive, dans certaines situations, que spoiler la fin soit vraiment LA bonne idée.
Spoiler pour augmenter la confiance en soi : mode d’emploi
Avant de tout vous expliquer et de vous transmettre mon astuce confiance en soi, il faut bien comprendre ceci: le cerveau humain est programmé pour voir des verres à moitié vides. Cela remonte aux temps immémoriaux où, nus comme des vers (ou peut-être habillé en peaux de bêtes selon la saison, à vrai dire je ne sais pas trop quelle était la mode de l’époque), nos ancêtres préhistoriques se baladaient tranquilou bilou en quête de baies pour leur repas. Soudain, un bruissement se fait entendre dans le feuillage…
Test rapide : aurais-tu survécu aux temps préhistoriques ?
OPTION 1 : tu te dis que ça doit être le vent et tu continues à te goinfrer de salsepareille.
OPTION 2 : tu décampes fissa en pensant à un foussa.
A l’époque, le coût d’une erreur d’appréciation est tout simplement… vitale !
Entre nous, vos ancêtres de l’époque ont dû choisir l’option 2 sans hésiter, sinon vous ne seriez pas en train de lire ces lignes.
Pour faire court, le truc relou avec notre cerveau, c’est qu’il n’a pas tellement évolué sur cet aspect des choses: il est resté programmé pour voir les verres à moitié vides. Oh que c’est énervant, n’est-ce pas? Genre, notre mental serait-il le premier frein à notre épanouissement? Ai-je vraiment besoin de répondre à cette question ?
Du coup, plutôt que de le laisser vous embarquer dans le scénario catastrophe directement et de n’envisager que ce cas de figure totalement néfaste, spoilez-vous la fin en envisageant d’autres possibilités.
Soudain, votre cerveau, timide au départ, découvre de nouvelles hypothèses qui l’emmènent hors de sa zone de confort, soutenant le regard des autres avec brio et, gorgé de confiance, vous auriez même peut-être envie de prendre des risques. Si, si, si, je vous assure !
Une technique simple pour un effet rapide
Imaginez que vous deviez présenter un rapport devant des collègues.
Vous avez peur de :
- Devenir tout rouge (spoiler: vous ALLEZ d’office devenir tout rouge, si c’est votre truc de rougir en public, vous rougirez)
- Bafouiller (si vous n’avez pas entraîné votre mental, que vous n’acceptez pas le fait de rougir, vous risquez en effet de bafouiller)
- De vous tromper, vous sentir mis en échec, sévèrement touché dans votre ego.
A la fin de cette histoire, vous remplirez votre valise inconsciente d’un tas d’embrouilles inutiles (nul besoin de préciser la nature des embrouilles, vous avez compris).
Alors je vous propose cette technique simple, à appliquer avant l’épisode que vous redoutez: écrivez l’histoire à l’avance.
Exercice pour booster sa confiance pour ceux qui aiment écrire
- Décrivez précisément tout ce que vous redoutez
- Rédigez, façon personnage de film ou de roman, une héroïne (ou un héros) qui vivrait EXACTEMENT cette même situation et même… encore pire (elle bafouille, elle rougit, on lui dit non, elle se trompe, elle tombe devant tout le monde, si si, faites-vous plaisir…)
- Face à chacune de ces embrouilles, votre héroïne trouve toujours une solution ou s’amuse à regarder la réaction de son public. Au final, elle prend plaisir à vivre toutes ces aventures.
- Ensuite, rédigez une autre histoire où tout se passe hyper bien: vous êtes claire dans vos explications, tout le monde reste debout sur ses deux quilles (vous y compris), personne ne se transforme en tomate…
Testez, vous verrez ! Comme cette cliente qui s’est, au final, plutôt bien amusée.
“Voix pas très assurée et à mon avis trop de euhhh au démarrage mais je me mets vite dans le bain finalement. Je trouve l’audience bienveillante et surtout très interactive ce qui me permet de sortir de la présentation et qui m’aide un max à me sentir à l’aise. J’arrive même à citer Camus 😂
Enfin bref, ça c’est en fait très bien passé. Ça a duré 1h30 au moins et j’ai pu arriver à avoir les décisions que je voulais avoir.
En bref, j’ai fait le retour Namur-Liège plutôt en joie- musique à fond 😉
Merci à toi Laurence pour tes mots, tes trombones et ta magie, j’ai le sentiment d’avoir passé un cap, celui d’être contente de moi après une présentation. Je m’y suis amusée dans sa grande partie.
Et je peux te dire que vu mon état corporel de stress hier et cette nuit… c’était pas gagné 😂😂”
Exercice pour booster sa confiance en version rapide
Envisagez chaque hypothèse désagréable (je rougis, je bafouille, je m’embrouille) en finissant votre phrase par : “et c’est merveilleux parce que…”.
- Par exemple: “je me pointe devant mes collègues, je tremble un peu avec le pointeur et je rougis, et c’est merveilleux parce que …
- c’est exactement comme je l’avais anticipé, je me connais par coeur
- mes collègues vont savoir que ce projet me tient à coeur et que je me suis impliquée
- je vais pouvoir faire une blague “si je tremblotte, c’est parce que le pointeur est un peu lourd, il va falloir penser à prévoir des séances de sport sur le temps de midi.”
- je vais pouvoir leur demander si je rougis. Ils vont dire non parce que finalement ils sont gentils, sauf Mathilde à la compta, mais comme je le sais déjà, je vais jubiler qu’elle soit si prévisible. Et puis, je ferai une blague “si je rougis, c’est parce que je n’ai plus l’habitude que vous me voyez sans masque, c’est un peu comme venir au boulot en pantoufles.”
Bref, cela vous permettra de relativiser, de vous sentir mieux sans sombrer d’office dans l’auto-dévalorisation et le cercle vicieux qui va avec le mode Calimero. Il se peut aussi que personne ne remarque rien (quand on n’a pas lavé ses cheveux le matin, souvent on est les seules à le savoir).
Conclusion : gagner en confiance en spoilant la fin
Le principe est de donner à votre mental une impression de déjà vu sur plusieurs scénarios, ce qui lui permettra d’avoir confiance même en cas de sortie de zone de confort.
Cette astuce vous permet aussi de dédramatiser la situation qui vous préoccupe ou qui vous fait peur. Voire même de vous donner le sourire quand, de façon prévisible, vous rougirez. Ou, lorsque, de façon inattendue (pour vous, bien entendu), vous recevrez des compliments.
Enfin, en procédant de la sorte, vous augmentez votre flexibilité face aux situations de la vie. Cela influence aussi votre niveau de confiance en travaillant sur votre capacité à voir des verres à moitié pleins et à accepter avec plaisir ceux à moitié vides.
Par ailleurs, vous pourriez aussi avoir envie de travailler sur votre lâcher-prise, un perfectionnisme mal placé ou le fameux droit à l’erreur. Mais ça, c’est encore une autre histoire… En attendant, laissez traîner vos yeux sur d’autres techniques simples pour gagner en confiance en soi.
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