Soyons honnêtes, nous souffrons tous, à un moment ou l’autre, de petits blocages psychologiques divers et variés : nous sommes humains !
Après cette révélation, il est temps de commencer à comprendre certains de ces blocages émotionnels afin de pouvoir les dépasser ou même, de pouvoir les utiliser à notre avantage…
Peur d’avoir l’air [complétez avec l’adjectif de votre choix], peur du regard des autres, peur de perdre le contrôle, peur de manquer, peur d’être confronté, peur de l’abandon, peur d’être jugé, peur de ne pas être à la hauteur, peur de l’échec, loyautés cachées, culpabilité… Entre autres… Ça vous parle?
Fruit de circonstances (peur de parler en public, gêne, évitement d’une situation), de croyances (parfois totalement irrationnelles et parfaitement inconscientes), de schémas qui se perpétuent par tradition (“on a toujours fait comme ça”), de loyautés inconscientes… ces blocages peuvent sacrément (excusez-moi du terme) nous pourrir la vie.
Ou pire: nous empêcher de la vivre !
(A ce stade, je me retiens de faire référence aux 1001 chansons françaises qui me passent par la tête, de Faudel à Balavoine en passant par Johnny, quand j’évoque l’idée de vivre sa vie. Restons focus !).
Dans cet article, je ne parle même pas de troubles obsessionnels ni d’anxiété profonde, je ne suis pas spécialiste de la santé mentale.
J’évoque juste ces freins inconscients, sorte de valises que l’on trimballe sans même s’en rendre compte et qui, au final, nous empêchent d’embarquer dans le train vers la destination de nos rêves. Ou du moins qui nous empêchent d’y entrer avec grâce. Imaginez une valise bien lourde d’un côté et vous de l’autre, en train d’essayer de la pousser à bord à grands renforts de contorsions, soupirs, sueur qui perle et pantalon qui craque. Voilà, ça donne ça au figuré quand on fait plein d’efforts pour parvenir à notre objectif tout en étant encombré de belles grosses valises inconscientes. En d’autres termes, on dépense une énergie folle.
Ça serait tellement confortable de larguer ces valises inconscientes, vous ne trouvez pas ?
Sans éprouver d’anxiété, sans rythme cardiaque qui s’affole, sans peur de perdre le contrôle, sans peur exagérée.
Dans cet article, je vous partage quelques points de vue et astuces sur la question. Encore une fois, rassurez-vous, vous êtes HU-MAIN ! Tous, nous éprouvons des petits blocages à certains moments de notre vie ou dans certaines situations.
D’ailleurs, quand j’ai choisi de vous livrer le genre de chansons qui me passent par la tête en rédigeant cet article (et encore, je vous ai épargné Goldman qui va au bout de ses rêves), j’ai vaguement pensé que vous pourriez me juger pour cause de culture musicale douteuse (peur du jugement, peur du regard de l’autre, peur de ne pas être aimée…). Puis, en considérant cette peur une seconde fois, j’ai imaginé que vous pourriez tout aussi bien me demander de faire partie de votre équipe lors d’un prochain blind test ! Vous voyez, dans certains cas, en y regardant à deux fois, on peut changer sa perspective assez facilement.
Une autre option qui s’offre à moi, considérant votre potentiel* jugement sur ma culture musicale, serait d’effectuer un rapide mouvement d’épaule vers le haut, rabaisser ensuite les épaules d’un coup sec, ouvrir les mains et dire : “En fait, je m’en fous. Cette crainte n’est pas légitime ici et maintenant, je la laisse filer et je m’en retourne à mon karaoké.” (Un simple “je m’en fous” peut aussi faire l’affaire, on n’est pas tous obligés de prononcer des paroles mystiques).
Et voilà comment on peut finir coach, rédactrice et assumer sa passion pour la Reine des Neiges. Mais revenons-en à nos moutons !
* Oui, oui, potentiel jugement car si ça se met, tout le monde s’en fout que je chante du Véronique Sanson sous la douche ! Ou, autre hypothèse : vous trouvez cela vachement cool et auriez presque envie de m’inviter pour un karaoké. Donc laissons bien là notre mental et les histoires qu’il se raconte.
J’ai peur : est-ce grave ?
En fait non, ce n’est pas forcément grave d’avoir peur*.
La peur est d’ailleurs au départ une émotion bien utile : elle est destinée à nous avertir d’un danger. Elle nous évite de faire des trucs débiles, comme, par exemple, sauter du 1er étage juste pour ne pas s’enfiler une volée d’escalier. Bon, là, notre éducation et la manière dont on nous a appris à passer d’un étage à l’autre joue aussi un rôle, mais vous avez compris l’idée (sauter du 1er étage = dangereux quand on n’est pas ninja).
Là où la peur nous joue des tours, c’est quand elle se dirige vers des situations qui ne nous mettent objectivement pas en danger. Non, la honte n’est pas mortelle, par exemple. Le fait de se tromper non plus (à moins que l’on confonde cigüe et camomille mais avouez que ce cas de figure se présente plutôt rarement).
Là où cela serait franchement utile de ne plus avoir peur, c’est quand cette émotion nous empêche de vivre normalement, nous freinant dans notre quotidien, notre développement ou dans notre liberté. Donc non, on ne jette pas forcément la peur à la poubelle, on apprend juste à identifier la peur irrationnelle, à la remettre à sa place, à l’apprivoiser et, parfois… à s’en foutre (en mode : j’y vais mais j’ai peur ou en mode haussement d’épaules) !
* Je ne parle pas ici de personnes atteintes de stress et d’anxiété en permanence, bien qu’elles en souffrent probablement à force de cumuler leurs peurs sans parvenir à s’en défaire.
Peur de l’échec : accepter que l’on ne sait pas tout
Ceci n’est pas vraiment un scoop (et si ça l’est, il était temps pour l’Humanité que vous lisiez cet article). Cela dit, entre le savoir et l’accepter (surtout dans les domaines où l’on se sent ultra-compétent), c’est tout autre chose !
Dans mon programme ‘Graine d’Entrepreneur’ grâce auquel j’accompagne chaque année plusieurs entrepreneurs en démarrage d’activité, je ne cesse de parler d’une posture essentielle à mes yeux : l’humilité. Et, malgré mon petit genre assertif, je m’y conforme également. J’adopte, parfois à contrecœur car j’avoue qu’il m’arrive souvent d’avoir l’impression d’avoir raison, cette posture de curiosité de l’entrepreneur qui s’autorise à être surpris.
De la même manière que nous ne savons pas tout, nous ne réussissons pas tout. Personnellement, j’avoue que c’est à peu près la seule chose dont je sois à 100% sûre (j’ai aussi mes petites convictions sur le meilleur club de foot de Belgique mais là n’est pas le sujet. #StandarddeLiège).
Derrière la peur de l’échec se cachent généralement plusieurs valises inconscientes qui provoquent également un sentiment de devoir “prouver”, parfois celui de ne pas être à la hauteur, ne pas parvenir à s’accepter tel que l’on est… ces trucs qui peuvent vous causer de sacrées insomnies et qui mènent parfois à une forme de perfectionnisme (qui peut à son tour mener au burn-out, vous voyez, le sujet tendance de notre génération ?).
Je ne vais pas faire ici de grands discours sur l’échec, la résilience, les nombreux bénéfices à se planter (pour devenir une jolie fleur)… j’ai surtout envie de vous rappeler que :
– se tromper = apprendre (exit la peur de l’échec)
– se planter = grandir (à vous les jolies pousses)
Cela nous mène à la notion tellement facile à dire, si difficile à pratiquer du lâcher-prise, c’est un vrai bon truc pour diminuer l’angoisse… J’y consacrerai probablement 450 articles dans les années qui viennent, au fil de mes propres prises de conscience. #workinprogress #perfectionnisteanonyme #jemesoigne
Astuces :
- Lorsque vous êtes en proie à la peur de l’échec, décrivez spécifiquement la pire chose qui pourrait vous arriver si vous échouez. Cet exercice vous permettra de rationaliser les choses quand vous réaliserez qu’il est rare, à la fin du pire scénario catastrophe, de vous retrouver en situation de danger mortel (ou de mettre autrui dans cette situation). Remarque : si vous lisez ceci et que vous êtes chef d’état en possession de l’arme nucléaire, je vous conseille de bien vous entourer pour assurer toute prise de décision.
- Vous pouvez également définir en quoi ce moment ou cette action qui vous donne la peur d’échouer peut vous propulser vers la prochaine aventure de votre vie. Dans le cas où tout se passe comme vous l’espérez, mais aussi, dans l’autre cas. Dans ma vision du monde, à côté de chaque porte qui se ferme se trouve une porte qui est déjà ouverte et que vous n’avez pas remarquée. C’est une invitation de la vie à prendre une direction que vous n’imaginiez peut-être pas. Curiosité : “soyez toujours prêt à être surpris” disait Swani Prajnanpad.
- Et si ça se trouve, tout le monde s’en fout (alors, pourquoi pas vous). #jechantefauxsousladouche
- Sachant qu’on devient ce que l’on visualise, ce à quoi l’on pense et l’on croit, il est temps de visualiser le meilleur scénario possible : écrivez-le au présent dans un joli carnet, créez un mood-board, représentez-le par un schéma ou un dessin, répétez-le à haute voix chaque jour… Choisissez le canal qui est le vôtre pour commencer à dessiner la jolie vie que vous méritez.
Une chose que je répète souvent à mes clients, c’est que la peur triomphe quand elle a raison. Mais pour le même prix, à la fin de l’histoire elle aura tort ! Entretemps ? Vous aurez passé votre temps à vivre dans l’angoisse. Alors que vaut-il mieux ? Lâcher sa peur tout de suite ou lui donner toutes les bonnes raisons de triompher (en ressassant sans cesse les pires scénarios qui finiront probablement par se produire puisqu’on provoque inconsciemment ce à quoi l’on pense) et entendre votre peur dire à la fin “j’avais raison !”. Vous voyez l’idée ?
La contagion émotionnelle
En ce qui concerne les blocages émotionnels, la première question que je pose à mes clients est généralement: est-ce TON émotion ?
Un prorata non négligeable de réponses négatives à cette question me permettent d’aider mon client à rendre vite fait bien fait l’émotion à son propriétaire.
Il arrive fréquemment que nous portions des émotions qui ne nous appartiennent pas. Les émotions de nos parents, de nos collègues, de notre entourage.
Je vous donne 2 exemples :
- Vous prenez un café avec un collègue de mauvaise humeur. Vous sortez de son bureau… de mauvaise humeur. Vous avez malencontreusement chopé SON émotion, ce n’est pas la vôtre.
- Quand vous annoncez à vos parents (qui ont eu une carrière linéaire auprès d’un seul employeur) que vous vous lancez comme indépendant, une de leur première réaction est de s’écrier, l’air désemparé : “Tu n’as pas peur de ne pas avoir de salaire, de clients, de sécurité ?”Alors, comment dire, jusque-là, non. Mais maintenant oui. Et PAF, vous avez chopé LEUR peur !
Astuces
- Vous pouvez rendre l’émotion qui ne vous appartient pas en fermant les yeux et en imaginant que l’émotion sort de vous, qu’elle arrive entre vos mains et que vous la rendez simplement à son propriétaire. Ensuite, observez ce qui se passe dans votre corps.
- Vous pouvez aussi le faire à haute voix : “[Nommez la ou les personnes qui vous ont transmis l’émotion], je vous rends votre [EMOTION], je ne la porte plus, ce n’est pas la mienne. Aujourd’hui, je décide de vous la rendre”.
Bref, il ne s’agit pas de lutter contre la peur à tout crin mais plutôt de la détecter et d’identifier à quel moment elle devient un frein. Cela étant dit, ces personnes souffrant de peurs n’en ont pas forcément conscience.
La loyauté ?
Il arrive que le blocage psychologique inconscient qui génère un sentiment de mise en échec ou une sensation d’impuissance, par exemple, soit une affaire de loyauté.
Un jour, un client est venu me consulter pour un coaching en forêt. Comme beaucoup de mes clients, il était en transition professionnelle. Dans son cas, son activité d’entrepreneur était a priori bien ficelée et prête à rayonner : cartes de visite imprimées, cible claire, positionnement défini… Au fil du coaching, on identifie son blocage inconscient : la parole qu’il avait donnée à l’un de ses grands-parents avant son décès! Il avait promis qu’il ferait carrière dans un certain type de métier. Or, son activité d’entrepreneur n’avait rien à voir avec ce métier ! Il était donc déloyal par rapport à cette parole donnée, plusieurs années auparavant.
Le lendemain du coaching, ce client m’a contacté avec plusieurs résultats concrets : il avait enfin réussi à vendre (oui, en 1 jour, c’est fou).
Il arrive que l’on soit déloyal par rapport à quelqu’un, par rapport à une promesse que l’on s’était faite à soi-même ou même, par rapport à une partie de soi. Par exemple, si je m’enfile un crapuleux burger tartiflette, je suis déloyale par rapport à la partie de moi qui veut manger sainement. Ce n’est pas forcément grave ni problématique, surtout si c’est fait en pleine conscience. #mangerdesburgersenpleineconscience
Je ne vais pas vous mentir : décortiquer ou identifier les mécanismes inconscients et les blocages émotionnels qui vous empêchent d’accomplir ce que vous aimeriez accomplir, qui vous font perdre confiance ou qui vous font dépenser tant d’énergie inutilement n’est pas forcément chose aisée (si c’était si simple, on aurait tous des vies fluides et le métier de coach n’aurait pas lieu d’être). Cependant, il se pourrait que vous vous reconnaissiez dans les quelques cas de figures évoqués dans cet article. Et, entre nous, il arrive quelques fois que la prise de conscience soit suffisante pour évacuer le blocage. Dans ce cas, vous pourrez vous féliciter d’avoir lu ce sujet jusqu’au bout. Même s’il vous a fallu pour cela fredonner du Johnny ou du Goldman.
A bientôt.
Laurence
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(Rires ou larmes, les deux sont possibles, parfois même en même temps, ça dépend).
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